Les moyens mobilisés sur le territoire pour le fonctionnement
Parmi les 17 structures visitées pour la réalisation de ce document, on en compte 14 qui salarient des animateurs. Pour les 3 autres, les activités sont organisées par les groupes de jeunes eux-mêmes (gestion d’un foyer, d’une association, d’un collectif), et le suivi pédagogique est assuré par des ressources bénévoles : représentants de parents, élus associatifs des foyers ruraux, élus municipaux…
Le budget global de ces différentes structures (avec salariés) varie de 35 000 à 500 000 € ; en moyenne, sur ces 14 structures, le budget s’élève à 158 000 €.
Rapporté à la population concernée (public de la structure), le coût en fonctionnement s’élève en moyenne à 575 € par jeune et par an, pour des situations très variables selon les sites (de 300 à 1000 €/jeune/an ; une seule structure en deçà de 100 € / jeune / an).
Le coût rapporté à la population est en moyenne de 27 € par habitant, sachant que les situations sont très disparates (de 3 à 70 € par habitant du territoire…).
La part assumée par la collectivité locale varie de 40 à 90 % (portage communal ou intercommunal) ; les autres financements sont assurés par la CAF, la MSA, les services de l’État (subvention DDCS, postes FONJEP, cf. chapitre 8), la Région (contrats aidés),e département (subvention), et la participation des familles.
En moyenne, dans le département, le coût d’un animateur permanent, en responsabilité du projet pédagogique, ou coordinateur de secteur jeunesse (de type BPJEPS /DEJEPS à l’indice 300 ou 350 de la convention collective de l’animation) s’échelonne de 33 000 € à 35 000 € TTC annuel pour un temps plein.
Celui d’un animateur professionnel en accueil public (type BPJEPS) à l’indice 280, se situe entre 25 000 € et 30 000 € TTC annuel pour un temps plein. Le coût est variable selon l’expérience, les diplômes, l’ancienneté, le statut public / privé. Les animateurs professionnels dépendent de la convention collective de l’animation.
Il est à noter que les frais de transports, en milieu rural, occupent une part importante du budget de fonctionnement, notamment si les professionnels sollicitent peu les parents pour du covoiturage.
Exemples locaux d’investissements, années 2011 / 2013
La qualité fonctionnelle et esthétique des espaces d’accueil est un enjeu essentiel. Comme cela se pratique pour accueillir la petite enfance, il est nécessaire de se donner le temps et les moyens d’une réflexion approfondie sur les attentes des publics adolescents et jeunes. Proposer un aménagement, des matériaux et des mobiliers de qualité est un gage de bien-être pour les publics accueillis : la valeur apportée se lira durablement à travers les moyens humains, techniques et financiers consentis pour ce projet. Le choix du site est éminemment stratégique, puisqu’il symbolisera soit une volonté d’agrégation (lieu central, transparent, intégré), une volonté de mixité (espace-jeunes dans un équipement plus polyvalent) ou une volonté d’accompagner des expérimentations (lieu périphérique, confidentiel, entre soi)… La proximité des équipements sportifs est souvent privilégiée. En termes de conception, on veillera à la cohabitation entre les différentes fonctions possibles : entrée, accueil de différentes tranches d’âge, lieux de détente, jeux, lieux d’activités, lieux d’écoute. On accordera une attention spécifique aux lieux périphériques comme les halls ou les préaux très prisés des adolescents ; les questions de l’accessibilité, des liens avec les transports en commun et les moyens de locomotion sont également à poser. L’attractivité des locaux doit s’appuyer sur l’esthétique du lieu, sur les couleurs, sur les outils de communication et d’information disponibles (ordinateurs, documentation, revues), et des espaces de détente et de confidentialité seront prévus.
Dans un grand nombre de structures visitées, l’équipe d’animation laisse une large place aux jeunes pour l’aménagement de leurs espaces. L’appropriation de cet espace est souvent synonyme d’un meilleur respect de celui-ci, d’un espace adapté à leurs besoins du moment, à leurs goûts, pour qu’ils s’y sentent bien, et au-delà pour qu’ils s’investissent dans le projet et se sentent appartenir et participer à la vie de la commune. La dynamique d’appropriation passera parfois par la fabrication ou la récupération d’objets, mais dans un souci pédagogique plutôt qu’économique. Au même titre qu’il existe un budget pédagogique, il faut prévoir chaque année un budget pour l’aménagement de l’espace, où « le beau » et « l’agréable » seront les maîtres mots. Bien entendu on ne pourra aménager ni bricoler le lieu en dépit des règles relatives aux établissements recevant du public (sécurité incendie, qualité des matériaux, conditions sanitaires), il conviendra de proposer un mobilier en bon état et prévoir un entretien régulier des locaux (par les jeunes et les animateurs mais aussi par les communes soumises au respect de la législation en terme d’hygiène et de sécurité de leurs locaux).
La réglementation des établissements recevant du public (E.R.P.) s’applique aux locaux accueillant des mineurs. Le directeur de l’accueil doit se renseigner sur les dispositions suivantes :
- Autorisation municipale d’ouverture de l’établissement,
- Copie du procès-verbal de la dernière visite de la commission de sécurité compétente, le cas échéant (se renseigner en mairie),
- Avis des services vétérinaires en cas de confection de restauration sur place,
- Locaux entretenus et sanitaires adaptés (accessibilité des personnes en situation de handicap),
- Dossier technique amiante.
Les accès (portes de secours, couloirs) doivent pouvoir être rapidement ouverts et permettre une évacuation rapide des locaux. Une armoire à pharmacie fermant à clef avec un matériel de premier secours (produits dont la date de péremption est vérifiée) et un registre des soins doivent être prévus. Les numéros d’urgence doivent être affichés à proximité du téléphone. Les locaux doivent être fonctionnels et adaptés aux activités et aux mineurs accueillis. Ils doivent être régulièrement entretenus. Les produits d’entretien doivent être tenus hors de portée des mineurs et stockés dans un local ou armoire spécifique fermant à clef. Il importe de penser aux locaux de stockage du matériel pédagogique.
Exemples de financement de l’investissement :
Exemple A :
Réalisation « importante » : construction d’un espace pour la jeunesse, intégré dans un projet plus large
Nombre de M² : 1077 m² pour la jeunesse
Budget total : 611 534 €
Collectivité : 62 %
Autres contributeurs :
CAF 16 % (100 000 €)
Région Pays de la Loire 13,5 %
Europe 8 %
Exemple B :
Réalisation « moyenne » : extension d’un espace jeune existant
Budget total : 321 692 €
Collectivité : 61 %
Autres contributeurs :
CAF 33 % (100 000 €)
État 6 %
Exemple C :
Réalisation « modeste » : création d’une maison des jeunes intercommunale
Budget total : 149 169 €
Collectivité : 75%
Participation CAF 37 173 €
25% du montant total