L’adolescent se construit dans la continuité de ce qu’il a élaboré pendant l’enfance, en termes de rapport à l’autre, d’estime de soi, d’engagement, de vie affective. Néanmoins, la période adolescente constitue un passage vers une identité personnelle et une réflexivité, ce que certains auteurs appellent la singularité : si l’enfant adhère aux propositions de l’adulte, l’adolescent au contraire cherche à devenir soi, c’est-à-dire une personne unique, singulière, différente. L’accès à la singularité s’installe chez certains ados de façon un peu extrême, et se manifeste très fréquemment par une prise de distance avec le réel :

Critique du monde adulte (c’est une condition pour ne pas en rester dépendant), prise de distance, « mise en vide » (négation de la proposition adulte), difficulté à négocier,

• Ouverture d’une infinité de possibilités (où aller, qui être, que faire) et d’une difficulté à faire des choix (tout est possible),

• Création d’une identité singulière, par différenciation d’avec l’adulte, et par mimétisme avec les pairs,

• Installation d’un foisonnement de désirs et de pulsions (amour, sexualité, ivresse, vertige, sentiment de puissance).

Ces processus rendent complexes les relations éducatives, à la maison mais aussi dans la commune et dans les structures socioéducatives, et nécessitent des compétences éducatives approfondies… On ne s’improvise pas « intervenant » auprès des adolescents…