Les attentes des jeunes et des adolescents

Les attentes des adolescents, entre 11 et 17 ans

Les préadolescents (autour de 10-12 ans), commencent à quitter l’enfance, entrent dans les modifications physiologiques de la puberté, cherchent leur identité, commencent à critiquer les adultes, et se regroupent entre copains. L’entrée au collège est pour eux une étape majeure, et aussi une épreuve ; on doit leur apporter de la sécurité, canaliser leur énergie mais aussi leur permettre de se reposer, répondre à leurs nombreuses questions sur la vie, le sport, les déplacements, les relations garçons/filles, les conflits avec les copains/copines, le corps qui change…
Certains de ces préadolescents ne se retrouvent plus dans l’accueil de loisirs classique, cherchent le soutien d’adultes qui ne soient ni parents, ni enseignants, pour les encourager, et leur permettre de découvrir des pratiques sportives, des activités de loisirs, des lieux. C’est pourquoi de nombreuses structures proposent aujourd’hui des activités passerelles, qui prennent en compte les attentes des parents en termes de cadre et sécurité, mais aussi les besoins spécifiques des préadolescents de 10-13 ans, en leur permettant de rencontrer les animateurs et de découvrir les activités des structures dédiées aux adolescents.

Les adolescents (entre 12-16 ans), parcourent les couloirs du collège et du lycée, ne savent plus ou ni comment mettre leur corps qui a grandi trop vite, subissent les boutons d’acné, leur pilosité naissante et leurs pulsions sexuelles qui ressurgissent. Pleins d’énergie, ils vivent au présent, pensent que tout est possible, mais accusent le coup de l’adolescence : se sentent seuls, ne peuvent vivre hors du groupe de pairs, trouvent difficilement le sommeil en soirée, mais sont amorphes le matin. Ils trouvent une sécurité affective et identitaire auprès de leur groupe de copains, fréquentent assidûment les lieux publics pour se retrouver et se rendre visibles. Ils attendent de l’adulte d’abord une écoute, un soutien, un accompagnement ; ils demandent des adultes autres que leurs parents, qui ne les jugent pas, et avec qui il y a moins de tensions affectives.. Leur fréquentation des accueils de loisirs et « espaces jeunesse » est variable selon les personnes, mais ceux qui sollicitent les animateurs, parfois maladroitement, ont assurément besoin d’écoute et de soutien.

Les attentes des jeunes, entre 16 et 25 ans

Les jeunes de 16 à 25 ans poursuivent une orientation plus ou moins choisie, et cherchent à concrétiser leur projet de vie : trouver une voie intéressante, un stage, une expérience de travail, un séjour. En grande majorité, ils se sentent adultes, mais ressentent souvent qu’ils ne sont pas reconnus en tant que tels. Ils se déplacent d’un lieu à l’autre pour obtenir des informations, principalement sur l’emploi et le logement, mais aussi pour des questions de transport, de santé, de vie quotidienne. Leur fréquentation des structures jeunes est liée à la volonté de se retrouver entre amis, à une pratique musicale, à une recherche particulière, et le plus souvent ils cherchent un appui pour monter leurs projets individuels ou
collectifs. Ils participent volontiers aux évènements organisés sur les communes, fête de la musique, soirées conviviales, animations sportives ou culturelles, et organisent eux-mêmes des animations pour financer leurs projets. Ils contribuent également à la prise en charge des enfants sur les communes (accueils de loisirs, activités périscolaires) : 728 jeunes ont passé le BAFA en 2012 dans le département (547 femmes et 181 hommes). Ils cherchent en l’adulte et en l’animateur
un partenaire qui puisse répondre à leurs sollicitations avec une posture bienveillante.

Notre époque est caractérisée par un fort allongement de la jeunesse : si les aînés, nés dans les années 1930, quittaient l’école en moyenne à 15,8 ans, les personnes nées dans les années 50 la quittaient à 17 ans. Et les jeunes d’aujourd’hui, nés dans les années 1990/2000, quitteront l’école autour de 21,5 ans en moyenne. De plus, les jeunes connaissent aujourd’hui une période d’incertitude entre la fin des études et l’entrée dans un travail stable, la précarité de l’emploi, la pauvreté (23 % des 16-25 ans sous le seuil de pauvreté en 2012), et vivent fréquemment des va-et-vient entre domicile parental, logement solitaire, et vie en couple, avant de s’engager dans une trajectoire matrimoniale et éventuellement d’avoir un premier enfant (âge moyen des femmes au premier enfant : 28 ans, soit quatre ans plus tard qu’à la fin des années 1960) ; c’est ce qu’on appelle les « transitions yoyo »…

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